"Je trouve le traitement (...) réservé à certains Etats un peu incompréhensible". Le Premier ministre du Luxembourg, Jean-Claude Juncker, ne cache pas sa colère, après l'inscription de son pays sur une liste de paradis fiscaux, publiée par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans la foulée du G20 de Londres.
Suisse, Autriche, Belgique, Liechtenstein, Monaco, les Bermudes ou les îles Caïmans : selon l'OCDE, ces Etats, qui figurent sur la partie "grise" de la liste, se sont certes engagés à respecter les critères internationaux en matière de transparence bancaire et fiscale mais ne les ont pas "substantiellement" appliqués.
La Suisse a "déploré" de son côté son inscription sur la liste de l'OCDE et "désapprouvé le procédé". Les autorités du Liechtenstein ont indiqué pour leur part vendredi avoir désormais pour "objectif de ne plus figurer sur cette liste grise". Le ministre autrichien des Finances Josef Pröll continue à assurer que le secret bancaire autrichien ne serait pas pas "affecté", alors que les dirigeants du G20 estimaient que "l'ère du secret bancaire est terminée".
Autre critique portée par Jean-Claude Juncker : le fait que les Américains ont échappé à tout reproche. Mardi à Bruxelles, devant le Parlement européen, Jean-Claude Juncker avait nommément cité le Delaware, le Wyoming et le Nevada comme des paradis fiscaux, en raison de leurs fiscalités très faibles pour les entreprises.
La ministre française des Finances Christine Lagarde a quant à elle indiqué que les pays du G20 allaient à présent "travailler" sur des sanctions pour "les centres non coopératifs qui ne se mettent pas aux normes".
L'Uruguay, inscrite sur la liste noire de l'OCDE, en a été retiré vendredi. "L'OCDE salue aujourd'hui (vendredi) l'adoption formelle par l'Uruguay des normes de transparence et d'échange d'informations en matière fiscale", indique l'organisation économique. Le secrétaire général de l'OCDE s'est déclaré heureux que Montevideo "se joigne au nombre grandissant de pays désirant coopérer pour combattre l'évasion fiscale".
(Source Europe 1)
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