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mardi 31 mars 2009

Affaire Michelin, Elf, Adidas : Bercy à l’origine de l’enquête judiciaire

L’affaire des comptes frauduleux du Liechtenstein est désormais entre les mains de la justice française. Saisi en décembre dernier par les services fiscaux français, le parquet de Paris s’apprête à ouvrir, « dans les tout prochains jours », une enquête préliminaire pour « blanchiment de fraude fiscale ». A travers plusieurs fondations, trois grands groupes français sont visés par cette procédure : Michelin, Elf Trading SA (racheté par Total) et Adidas. « Dès que la procédure sera ouverte, un service de police compétent sera saisi », nous a-t-on confirmé, hier, au parquet.

A l’origine de ce rebondissement inattendu se trouve le ministère des Finances. Le 15 décembre 2008 (s’appuyant sur l’article 40 du Code de procédure pénale) la Direction générale des finances publiques (DGFP) transmet au procureur de la République de Paris une liste de fondations liées aux trois groupes, soupçonnées d’avoir utilisé, à des fins frauduleuses, des comptes bancaires de la banque LGT du Liechtenstein. Les limiers de Bercy qui, depuis bientôt un an, ont passé au crible les comptes incriminés estiment alors que les faits n’auraient rien à voir avec une banale évasion fiscale mais seraient « susceptibles de recevoir une autre qualification pénale ».

Les trois groupes très surpris

Dans le détail, parmi les documents communiqués par Bercy au procureur est citée la Fondation Copa, qui serait liée au groupe Michelin, et la Fondation Elf Trading SA, dépendant du groupe Total. Six autres fondations liées au groupe Adidas, notamment à l’un de ses anciens dirigeants, clairement identifié par les services d’enquête, sont également dans le collimateur de la justice. Au passage, en même temps que les dossiers Michelin, Elf et Adidas, le fisc transmet à la justice une liste de personnes physiques, titulaires elles aussi de comptes dans la même banque.
Fin décembre 2008, neuf jours après avoir reçu la dénonciation, le procureur qui a naturellement informé la chancellerie, réclame des précisions à Bercy. Il veut notamment savoir dans quelles conditions ces informations ont été transmises aux services fiscaux. Il demande également la liste et les adresses des personnes physiques ayant fait l’objet de procédures fiscales sur la base de ces informations. Mais de source judiciaire, on indique que les éléments n’ont pas permis de lever les doutes. L’ouverture d’une procédure officielle avec désignation d’un service de police pour conduire les investigations est alors inéluctable.

Alors que les trois dossiers cités représenteraient « une part importante du milliard d’euros » en jeu dans la fraude fiscale dénoncée au Liechtenstein, il appartient désormais à la justice de répondre à plusieurs questions. Pourquoi ces grands groupes auraient-ils eu recours à des fondations domiciliées dans un paradis fiscal comme le Liechtenstein et surtout où est allé l’argent qui a transité par ces comptes ?

Contactés par notre journal, des représentants des trois groupes mis en cause se sont tous déclarés « très surpris ». Chez Total, qui a fusionné avec Elf en mars 2000, on assure n’avoir « pas connaissance d’une entité appelée Elf Trading SA ». « S’il y a eu des problèmes, ce devait être dans les années 1990. Il s’agit peut-être d’un héritage du passé », ajoute-t-on. Le groupe Michelin affirme tout ignorer de la fondation Copa. « Personne ne la connaît », précise le service de presse. Adidas, a fait une réponse plus nuancée, disant vouloir garder le silence « tant que rien n’est officiel ».

Elisabeth Fleury

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Michelin, Elf et Adidas dans le collimateur de la justice

Une enquête pour « blanchiment de fraude fiscale » va être ouverte par le parquet de Paris. Elle vise des comptes au Liechtenstein détenus par des Fondations liées aux trois groupes français.

L’affaire de fraude fiscale au Liechtenstein, impliquant une soixantaine de groupes français, et portant sur 1 milliard d’euros, vient de connaître un spectaculaire rebondissement. Après plus d’une année d’investigation menée par la Direction générale des finances publiques, le ministère des Finances a passé le relais à la justice concernant trois dossiers « particulièrement sensibles. » Le parquet de Paris a dit, hier à notre journal, s’apprêter à ouvrir une enquête préliminaire pour « blanchiment de fraude fiscale » visant les sociétés Michelin, Adidas et Elf Trading, aujourd’hui propriété de Total.

Les autorités déterminées

Avant de saisir la justice, les services de Bercy, ont toutefois résolu plusieurs autres dossiers, certains groupes reconnaissant avoir fraudé et acceptant de régler l’ensemble de leurs dettes fiscales majorées des pénalités et intérêts. Pour ceux-ci, ainsi que pour d’autres qui seraient actuellement en négociations avec le ministère, l’affaire devrait se régler en toute discrétion.
Les responsables de Michelin, Adidas et Elf qui nous ont dit, hier, être très « surpris » vont eux devoir s’expliquer sur les relations qu’ils auraient entretenu avec une kyrielle de fondations bénéficiaires de comptes bancaires au Liechtenstein, en même temps que sur l’utilisation des fonds placés dans ce paradis fiscal. L’enjeu des investigations est important. Car au-delà des trois sociétés concernées, l’enquête pourrait démontrer que les plus grandes sociétés internationales ont recours aux places offshore pour échapper au fisc. Daniel Lebègue, ancien directeur du Trésor, affirme que cette fraude coûte chaque année 10 milliards d’euros à l’Etat français.
A deux jours de l’ouverture du sommet du G 20, où des mesures pourraient être prises contre les paradis fiscaux. Cette affaire montre en tout cas que les autorités françaises sont déterminés à lutter contre la fraude des sociétés comme des particuliers. Avec la perspective pour le ministre des Finances de récupérer entre 10 et 20 milliards d’euros de recettes nouvelles.

Eric Decouty et Elisabth Fleury

(Source "Le parisien" : http://www.leparisien.fr/faits-divers/michelin-elf-et-adidas-dans-le-collimateur-de-la-justice-31-03-2009-460351.php)
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vendredi 27 mars 2009

"L'éco autrement" sur France inter - édition du 27 mars 2009




Ecoutez l'émission, cliquez ici

G20 : il n'y a pas que la finance dans l'économie

Ce n'est pas moi qui le dit, ce sont des ONG qui lancent une campagne pour dénoncer un "hold up" des multinationales dans les pays du Sud et pour demander à ceux du G20 d'intervenir.

Deux ONG sont à l'initiative de cette campagne : Oxfam et le Comité catholique contre la faim et pour le développement .

Le sommet du G20, c'est jeudi prochain, à Londres. Il y aura les pays riches (nous) et les grands pays émergents (l'Inde, le Brésil, la Chine...), mais les pays pauvres ne sont pas invités.

L'idée, c'est de réguler le monde de la finance pour éviter de nouveaux excès. Mais pourquoi recadrer seulement les banques, les agences de notation et les fonds d'investissement? C'est la question d'Oxfam et du CCFD.

Ces organisations disent : les multinationales aussi peuvent faire des dégâts. En tout cas, celles qui se comportent mal, quand elles sont loin de chez elles, dans les pays du Sud où elles vont chercher de l'étain, de l'huile de palme ou des bananes. Celles qui ne paient pas leurs impôts, celles qui saccagent les forêts, celles qui sous paient leurs employés. Elles ou bien leurs filiales, leurs fournisseurs... Voilà le "hold up international" qu'elles dénoncent.

Ces ONG ne sont pas conviées au G20 mais elles veulent y contribuer. Entre autres, elles recommandent de changer les normes comptables internationales pour qu'enfin on sache si oui ou non les multinationales paient l'impôt "juste" aux pays du Sud.

Elles demandent aussi que la responsabilité de la maison mère soit engagée lorsque la filiale n'assume pas sa responsabilité sociale et environnementale.

Et tout ça, encore une fois cette semaine, nous pose la question de ce que valent les codes éthiques, les critères qu'on s'impose tout seul... c'est la question de l'auto régulation des entreprises, qui va bien au delà du salaire des patrons...

Invité : Guy Aurenche, président du CCFD-Terre solidaire. Lire la suite...

lundi 23 mars 2009

Les paradis dans le collimateur du G20


Les paradis fiscaux au purgatoire ? Il y a un an encore, ces sanctuaires de la concurrence fiscale déloyale, du secret bancaire absolu, de la non-coopération judiciaire, de l’opacité des marchés financiers, de l’évasion fiscale sur mesure, de l’imposition a minima, prospéraient en toute impunité.

«[Ils] ont joué le rôle d’accélérateur, à défaut de celui de déclencheur, de la crise», note Gérard Gourguechon, du conseil scientifique d’Attac. Avec le blanc-seing, sinon la duplicité des pays du G20, dont les grandes entreprises sont les premières utilisatrices de ces armes «d’évasion fiscale massive» (lire ci-dessous). Ces mêmes pays du G20, à la faveur d’une récession qui siphonnent leurs budgets, entendent désormais en faire la pierre angulaire de la nouvelle architecture financière. «Les réformer, à défaut de les supprimer comme a pu le dire François Fillon», note un diplomate européen. Et sanctionner les paradis fiscaux qui ne donneraient pas de gages de bonnes volontés.

Du coup, tour à tour, les plus beaux fleurons de l’offshore made in Europe (Suisse, Autriche, Luxembourg, Jersey, Andorre, etc.) se sont employés à lâcher du lest. L’affaire a suscité un clash diplomatique. Le ministre allemand des Finances taxant les Suisses, déstabilisés (lire page 4 et 5) «d’Indiens qui fuient devant la cavalerie». Un député du Parti démocrate-chrétien helvétique répondant à coups d’allusions au régime nazi. Pour éviter de figurer sur la liste noire (mais plutôt souple) de l’OCDE, «ils ont juste accepté, au "cas par cas" et sur "demande concrète et justifiée" de lever le secret bancaire», rappelle John Christensen, du réseau Tax Justice Network. Et les dirigeants des Vingt-Sept ont déjà assuré, jeudi via Jean-Claude Juncker, que plus aucun pays de l’UE ne figuereait sur la liste noire…

La messe est dite ? Non. L’UE n’a guère envie de désarmer ses paradis fiscaux unilatéralement, «si tant est que leurs promesses se traduisent en réelle coopération», note un expert. L’UE pointe par ailleurs du doigt la Chine et ses annexes offshore (Hongkong, Macao). «Même si le G20 accouche d’une souris, le sujet est sur la table, note Jean Merckaert, du CCFD-Terre solidaire.» Pas que celle du G20. «La seule fraude fiscale des multinationales coûte plus de 125 milliards d’euros par an aux caisses des pays du Sud, rappelle Maylis Labusquière, d’Oxfam. Soit la somme que les Nations unies demandent pour réduire de moitié la pauvreté d’ici à 2015.»

CHRISTIAN LOSSON, Libération

(Source "Libération" : http://www.liberation.fr/economie/0101557231-les-paradis-dans-le-collimateur-du-g20)

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lundi 16 mars 2009

Les ONG fêtent la semaine noire du secret bancaire


Le bobby en a souri. «C’est bien, revenez quand vous voulez.» La visite guidée par les ONG de 11 banques spécialisées dans le business offshore a fait son effet à Jersey. Ballons lestés de faux billets, hauts de formes de banquiers, conférence et slogans («Paradis fiscal, enfer social»), une quarantaine de militants d’ONG européennes ont débarqué pendant deux jours à Jersey. Point d’orgue d’une semaine qui a vu plusieurs paradis fiscaux (Jersey, Suisse, Autriche, Luxembourg, Andorre) lâcher du lest à l’approche du G 20, le 2 avril. «Les anciens paradis fiscaux n’auront aucune place dans ce nouveau monde», a assuré le Premier ministre britannique, Gordon Brown, samedi. Vraiment ?

«Ils se contentent pour l’instant de fournir un minimum de gages pour ne pas figurer sur la prochaine liste noire de l’OCDE
, estime Maylis Labusquière, d’Oxfam France. Les pays du G 20 doivent s’engouffrer dans cette brèche pour en finir avec le secret bancaire, l’absence de coopération judiciaire ou la multiplication des sociétés écrans.» Pour Andreas Missbach, de l’ONG suisse la Déclaration de Berne, les concessions helvétiques sont «un changement majeur». «La Suisse pèse un tiers des actifs privés gérés dans des centres offshores, 2 000 milliards d’euros».

C. Lo. (à Jersey), Libération
(Source "Libération" : http://www.liberation.fr/economie/0101555623-les-ong-fetent-la-semaine-noire-du-secret-bancaire)

En savoir plus sur le "débarquement à Jersey", cliquez ici !
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dimanche 15 mars 2009

Paradis fiscaux : les ONG débarquent à Jersey

Pour dénoncer le scandale des paradis fiscaux et l'utilisation massive qu'en font les entreprises multinationales, une douzaine d'associations internationales et européennes, dont Oxfam France – Agir ici, ont participé les 12 et 13 mars à un happening sur l’île de Jersey.

Micros pour les uns, banderoles pour les autres : le Condor Ferry débarque ce jeudi 12 mars à Jersey d'étonnants touristes. Deux jours avant la réunion des ministres des Finances du G20 à Londres, plusieurs dizaines d’associations internationales et européennes, dont Oxfam France - Agir ici, Attac, le CCFD, Christian Aid ou encore Eurodad, se sont retrouvées sur l'île anglo-normande pour dénoncer les paradis fiscaux. Une action "coup de poing" abondamment couverte par la presse et relayée par les médias locaux.


Jersey, un paradis au cœur de l'Europe

Le ton est donné avant même d'atteindre les côtes. "L’évasion est déjà à bord", proclame la brochure publicitaire de la compagnie britannique qui effectue la traversée entre Saint-Malo et Jersey… Jersey, paradis de l'évasion fiscale, avec ses 500 milliards d'euros d'actifs financiers en gestion – soit 1,5 fois le budget de la France –, ses 32 400 entreprises immatriculées par des non-résidents qui ne paient aucun impôt sur leurs bénéfices… Conséquence moins connue de cette fiscalité si favorable : la charge de l’impôt local, qui incombe, non à l'industrie de la finance – 53% du PIB de Jersey –, mais entièrement à la population de l’île, seul moyen, pour financer les dépenses publiques, de compenser la réduction du taux d'imposition à …0 % sur les bénéfices des entreprises.

Les habitants conviés à une conférence publique

C'est donc en présence des habitants de Jersey qu'a eu lieu une conférence publique donnée le soir même par les associations devant une quinzaine de journalistes, au St Paul's Centre de Saint-Hélier. Dans une ambiance animée mais constructive et respectueuse, une centaine de personnes sont venues écouter les propositions formulées par les ONG pour lutter contre ces zones de non-droit que sont les paradis fiscaux. Parmi les nombreux sujets abordés : l'impact extrêmement nocif de l'évasion fiscale sur les pays en développement, le financement des services publics au Sud, l'opacité bancaire, la crise financière, mais aussi les mesures de protection qu'il importe de mettre en place à l'égard des habitants les plus modestes des entités offshore. Des habitants victimes de politiques fiscales régressives et du rétrécissement à une activité économique quasi unique par étouffement des activités traditionnelles comme l'agriculture ou le tourisme.

A la découverte de Jersey … et de ses banques

Le lendemain, c'est un joyeux cortège muni de ballons transparents noués avec de faux billets et exhibant des bannières explicites qui traverse les rues de Saint-Hélier, devant des promeneurs surpris et curieux, des policiers imperturbables et courtois, des employés qui collent leurs visages aux vitres de leurs bureaux pour comprendre le sens de ce défilé plus qu’inhabituel.


Un parcours en 11 étapes avec arrêts successifs devant les sièges de plusieurs banques. Tour à tour, les représentants d’associations se relaient pour expliquer la présence de ces entreprises européennes à Jersey, leur implication dans différents scandales financiers ou dans des affaires de détournement de l’argent public au Sud, leur participation aux stratagèmes de fraude fiscale mis en place par les multinationales.

Pour les représentants français, mention spéciale aux banques de l'hexagone : la BNP Paribas remporte le grand prix de la multinationale française la plus représentée dans les paradis fiscaux, avec ses 189 filiales off-shore, selon l’enquête exclusive d’
Alternatives économiques publiée la veille. La Société Générale quant à elle possède 57 filiales dans les paradis fiscaux, dont 3 à Jersey....

Le cortège achève son périple devant le siège des Etats de Jersey, après lecture d'une déclaration finale qui en appelle aux leaders du G20 pour instaurer une juste transition à Jersey comme dans les autres paradis fiscaux. Par souci écologique, les manifestants renoncent à libérer dans les airs les dizaines de ballons transparents, symboles des centaines de milliards de revenus fiscaux qui s’échappent chaque année des pays du Sud. Ils seront finalement accrochés aux escaliers du bâtiment officiel, histoire de montrer que les fonds restent prisonniers de l’île, cachés sans avoir été taxés au Sud comme au Nord. Car la transparence s'arrête ici aux ballons. Elle est encore loin d’être un mot d’ordre politique, à Jersey comme ailleurs…

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mercredi 11 mars 2009

Enquête exclusive : la présence des entreprises du CAC 40 dans les paradis fiscaux


Alternatives économiques mène l'enquête et publie un dossier indispensable sur la présence des multinationales françaises dans les paradis fiscaux :

Des Bermudes à la Suisse en passant par Panama, toutes les grandes entreprises françaises possèdent des filiales dans les paradis fiscaux. C'est ce que révèle notre enquête sur la présence des entreprises du CAC 40 dans les centres financiers "offshore".

Christian Chavagneux et Marie-Salomé Rinuy

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(Source "Alternatives économiquesé : http://www.alternatives-economiques.fr/paradis-fiscaux---le-cac40-et-les-paradis-fiscaux_fr_art_633_42326.html)

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